Histoire de Curé
Antoine BUNEL, missionnaire jésuite
Le 20 juillet 1683, suite à son inspection dans les "Isles d'Amérique" entre 1682 et 1685, dans une lettre envoyée à Monseigneur, l'Intendant BEGON exprime sa préoccupation au sujet du curé de Trois-Rivières : « yvrogne incorigible … le scandale quil cause est sans remède. Si on ne le chasse dela et qu'il seroit plus expedient de n'avoir point de prestre, que d'en avoir une d'une aussi meschante vie » .

- Source : ANOM – Secrétariat d'Etat à la Marine – Correspondance à l'arrivée de la Martinique (1635-1815) - Cote d'archives : COL C8 A 3 F° 245 - Identifiant : ark:/61561/zn401bvxv2b
Il s'agit de Antoine BUNEL, prêtre missionnaire à Trois-Rivières qui a officié régulièrement jusqu'au 02 juin 1684.
Certainement que la requête de BEGON a été entendue car dès le 27 juin 1684, c'est le Jésuite COMBAUD qui officie à Trois-Rivières pendant 2 ans.
Pierre COMBAUD, père supérieur Jésuite
Son nom apparait dans les actes de baptême, mariage et sépulture de Trois-Rivières de juin 1684 à décembre 1686. Il a apparemment pris la suite du père Antoine BUNEL qui desservait "immoralement" dans la paroisse.
Entre 1704 et 1707, il gérait l'évangélisation sur plusieurs territoires dans les Antilles
Nous retrouvons sa trace en Martinique en 1712, dans un rapport fait par Raymond Balthazar PHELIPEAUX du VERGER, Gouverneur des Isles d'Amérique de 1710 à 1713 – dont la transcription exacte suit :
"le père Combaud superieur des
jesuites au bourg st Pierre luy
a écrit au sujet de la permission
que les habitans des isles
angloises ont de rachepter les
negres qui leur sont enlevéz
par nos corsaires, ce missionnaire
pretendant que cela peut être
contraire a la conversion de
ces esclaves pour la quelle les
anglois ne prennent aucun soin.
Il lui a fait response que l'on ne
pouvoit point refuser aux
anglois de rachepter leurs negres
parceque si on le faisoit ils
useroient de represailles et
refuseroient la faculté aux
habitans des isles francoises
de rachepter ceux qui leur sont
enlevez par les anglois qui
pour en bien plus grand nombre.
La pieté des jesuittes est digne
de louanges ainsy que leur soins
continuels qu'ils donnent a
l'instruction de negres mais il
est assez difficile d'en faire de
bons chretiens parceque dans
tout ce qu'ils font c'est malgré
eux et rien neva jusqu'à l'ame.
On ne peut cependt [abréviation de cependant] avoir trop
d'exactitude a leur donner les
instructions en la pratique de
la relligion."
- Sources : ANOM - Secrétariat d'Etat à la Marine - Correspondance à l'arrivée de la Martinique (1635-1815) Cote COL C8 B 3 N° 33 (vue 33 sur 45)